Déclaration liminaire CFE CGC en CPR
Auvergne-Rhône-Alpes du 7 février 2017
Nous sommes réunis ce jour pour une CPR
de transit, entre nouveaux présidents de CCI, et Représentants du Personnel en
fin d’une mandature qui aura duré 4 ans.
Nos successeurs à la prochaine CPR
seront beaucoup moins nombreux, 8 au lieu de 13, pour représenter autant de
salariés, sur un territoire encore plus vaste. Parce que le Directeur des
Affaires dites Sociales, les présidents de CCI France, agissant de concert avec
la Tutelle, ont entrepris une curée
dans les droits syndicaux des CCI. Ils ont temporisé pour ne pas adapter la
représentation des salariés aux folles dimensions des nouvelles régions, et
réduire drastiquement le nombre de RP. Leur interprétation discrétionnaire des
textes cherche à interdire désormais la nomination des délégués syndicaux. Ils
ne reconnaissent plus la protection des mandats, pour dissuader les vocations
et intimider les plus exposés, laissant le soin aux intéressés de saisir la
justice pour faire valoir leurs droits.
Ces mêmes ont conçu un protocole
électoral, et l’ont fait adopter par une seule organisation syndicale servile,
l’UNSA, pour organiser des élections pendant des congés scolaires, et priver un
maximum de salariés de leurs droits de vote et d’éligibilité. Certaines clauses
sont léonines, comme la signature du protocole pour accéder aux scellages des
urnes. La pesée des effectifs a été sciemment fixée au 2 janvier pour réduire
les effectifs et franchir des seuils à la baisse. Ils ont tenté d’éliminer 400
salariés de GEM, car réputés ne pas voter sans le sens désiré. Et le tout avec
un SIRH en panne pendant la préparation des protocoles, faisant varier dans
certaines régions les effectifs de 100 etp en quelques minutes.
Les élections qui arrivent sont donc
organisées à la cloche de bois, pour des raisons qui ne sont pas du fait des
CCI régionales, mais qui ne sont pas sans conséquences sur leur bon
déroulement.
Quand on ajoute les contraintes liées à
la parité, et les distances à parcourir par les futurs RP, on comprend aisément
que ce contexte n’est pas propice pour susciter des vocations à candidater.
Cette pagaille dans la préparation des
élections n’est hélas que le point final d’une mandature qui aura été
catastrophique pour les salariés des CCI. Pris dans la tourmente de
restrictions budgétaires, le réseau
consulaire a été incapable de se réformer pour rebondir, et définir une
stratégie appropriée. Il eut fallu pour
cela que l’équipe dirigeante du réseau fût à la hauteur, et ne préférât point
donner priorité aux foires aux champignons de St Bonnet le Froid.
Ainsi un prélèvement exceptionnel sur
fonds de roulement s’est traduit par des licenciements et des départs en masse,
comme si un stock était un flux !
Ainsi, est apparue l’équation
simpliste : 30% de ressource fiscale en moins = 30% de personnel en moins,
qui a lancé la course à l’échalote entre présidents qui licencieraient le plus.
Avec de mauvais outils, dans le cadre d’un faux plan social bien peu généreux
d’incitations au départ dérisoires, que la CFE CGC n’a pas voté en CPN.
La CFE CGC n’a d’ailleurs pas approuvé
beaucoup de choses en CPN depuis 4 ans, où nous avons fait irruption dans un
vieux couple à trois, où deux syndicats serviles UNSA et CFDT signent les
accords que veulent les présidents : taille du Statut à la hache, nouveaux
motifs de licenciement low cost, licenciements express, augmentations de la
mutuelle, classification irrégulière, et blocage du point d’indice permanent
même quand le gouvernement le débloque.
La déclinaison au niveau régional CCI
RA a été tout aussi catastrophique pour les salariés. Aucune avancée sociale
pendant 4 ans. Les RP sont convoqués en CPR essentiellement pour se voir
notifier des licenciements, et entendre les fins de non-recevoir systématiques
sur la politique salariale, car celle-ci doit profiter toujours aux mêmes.
GEM, qui représente ¼ des effectifs de
la CCI RA, a été privatisée, soit disant pour lui donner plus d’autonomie dans
la concurrence internationale… En réalité, ce sont les mêmes qui dirigent la
CCI Grenoble et dupliquent leur système sur GEM à l’assise financière de bric
et de broc, en la gérant de fait, avec un Conseil d’Administration dont la
composition est irrégulière. Si la loi confère aux salariés le droit de rester
consulaires pendant 15 ans, le placard leur a déjà été promis par écrit, car
ils sont récalcitrants pour passer au droit privé.
C’est aussi pendant cette mandature que
les RP ont découvert le scandale aux cotisations retraite de la CCI Grenoble,
occulté par la CCIR qui avait elle aussi installé un paramétrage spécifique aux
paies grenobloises. Le refus de Grenoble d’indemniser les préjudices a conduit
la CFE CGC à accompagner 70 salariés pour assigner la CCI Grenoble, pour un
préjudice total de 4 millions €. Et comme un scandale en cache un autre, c’est
désormais aux retraites non cotisées des temps partiels que nous nous
consacrons, avec Lyon, Savoie, et demain Grenoble.
Pour redonner confiance aux salariés
actuellement démotivés, déboussolés et blasés,
la CFE CGC souhaite vivement que les présidents prennent enfin conscience de la
nécessité de rétablir un dialogue social tourné vers le progrès pour la
prochaine mandature, et qu’ils comprennent que comme le disait l’économiste
Jean Bodin, c’était pendant la Renaissance, « il n’est de richesse que
d’hommes ».
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